Salaires, emplois – débat du 22 mai

Retour sur la réunion publique du 22 mai.

Eleni Ferlet et Florian Pont, candidats du Front de Gauche sur la 3ème circonscription du Rhône, ont dans un premier temps présenté le thème de la réunion :

Augmenter les salaires, créer des emplois, nos solutions pour sortir de la crise.

Projection de vidéos – Jacques Généreux

Interview vidéo de Jacques Généreux sur le travail et le temps libre

Jacques Généreux – vision du travail

Deux courtes vidéos ont ensuite été projetées, l’une consacrée à la vision dominante du travail dans notre société puis une seconde à la crise financière (extrait).

Ces vidéos, préambule introduisant les thèmes de la réunion et des pistes pour débattre, sont des interviews de Jacques Généreux, économiste et maître de conférences à l’Institut d’Etudes Politique (IEP) de Paris.

Interview vidéo de Jacques Généreux sur l'emploi et les salaires

Jacques Généreux – crise financière

Opposé à la pensée néolibérale, opposé au traité constitutionnel européen, signataire de l’appel des économistes à chasser Sarkozy, Jacques Généreux a écrit de nombreux ouvrages sur la refondation de la pensée économique et politique.

Citons entre autre , « la dissociété » paru en 2006, « le socialisme néomoderne ou l’avenir de la liberté » paru en 2009 et qui reparaitra en 2011 sous un nouveau titre « l’autre société » et enfin « la grande régression » paru en 2010.

Engagé en politique, Jacques Généreux quitte le Parti Socialiste en 2008 et occupe depuis lors la fonction de secrétaire national à l’économie du Parti de Gauche.

Thèmes abordés et interventions des participants.

Voici un résumé des thèmes qui ont été abordés et des interventions des uns et des autres lors de ce débat particulièrement riche qui a suivi la projection des vidéos :

  • Emprise de l’idéologie « managériale ». Témoignage d’une comptable qui confirme, parce qu’elle l’a vécu, que cette idéologie pousse l’entreprise à ne se préoccuper que de la recherche de la rentabilité immédiate, sans aucune autre préoccupation.
  • L’Irlande et l’Islande : deux exemples de nations qui se sont effondrées, victimes de l’idéologie financière (l’Islande qui a au passage viré son gouvernement, traduit en justice les principaux responsables, refusé de payer la dette par référendum et actuellement en processus de Constituante, avec de plus selon l’OCDE, une croissance prévue en large hausse… on notera concernant l’actualité de l’Islande le silence assourdissant des médias européens sur la gestion de la crise par les islandais. Les laisses et les muselières brillent de mille feux ! jusqu’à quand ?)
  • On note que le pouvoir au sein de l’entreprise doit être une question majeure, et que ce n’est pas le seul petit nombre d’heures accordées aux CE qui suffira. La place de l’entreprise dans la société est aussi une question importante, comme collectif de travail, comme lieu d’épanouissement, plutôt que ces lieux de souffrances, de stress, d’angoisses auxquels la réponse imaginée par les managers est par exemple ce « ticket psy« , qui vous offre le droit à appeler gratuitement un psy quand vous allez mal (face à la souffrance générale qui appelle une réponse institutionnelle et collective, le refus, l’incapacité et l’incompétence des managers apparait dans toute sa splendeur et sa cruauté brute : on rend l’individu responsable de son propre mal-être au travail. Bel exemple de charité…)
  • Une personne apporte l’exemple de Sodimédical, entreprise parfaitement rentable mais délocalisée du jour au lendemain, juste pour augmenter encore les marges bénéficiaires (encore un nouvel exemple de la brutalité incompétente de l’idéologie financière).
  • Sur le thème de la délocalisation, une personne rapporte l’un des arguments qui prétend qu’en fait ce système contribue à restaurer le déséquilibre en donnant du travail dans les pays pauvres. Le problème est que la délocalisation exporte en même temps le modèle libéral brut proliférant dans les pays sans protection sociale, sans droit du travail. Or, c’est un modèle social protégeant le travail et les travailleurs qui doit être exporté. Et c’est à nous de le construire, d’importer les modèles favorables, d’exporter ceux qui fonctionnent. Comme le montrent les exemples en Amérique latine, en Islande, et les mouvements populaires qui commencent à se faire jour un peu partout, les peuples ne restent pas dupes indéfiniment.
  • Le débat se tourne ensuite vers l’économie sociale et solidaire, à partir de la proposition du Front de Gauche de permettre la création de SCIC, soit des entreprises d’intérêt collectif.
  • Nous en venons à aborder la question de la nationalisation des grandes entreprises. En fonction de quels critères ? de quels objectifs ? Pour répondre à cette question, deux points essentiels. D’une part, c’est le processus de la Constituante qui définira les priorités et les enjeux et les légitimera. D’autre part, la question centrale est celle de la création d’un vétitable pôle public de financement autonome par rapport aux choix libéraux européens.
  • La personne qui témoignait au début de la réunion de son expérience de comptabilité en entreprise vient nous rappeler simplement que la hausse de salaire n’est absolument pas liée à une quelconque hausse des prix, et que cette idée est fausse. Un prix, nous rappelle-t-elle, c’est juste le cout de production, plus la marge bénéficiaire, et que cette marge est un choix, un choix qui se justifie surtout par les bénéfices escomptés. La part des salaires dans la marge bénéficiaire est bien plus réduite qu’on ne veut le faire croire. Une hausse du smic n’aurait aucune incidence réelle sur les prix.
  • Enfin, il est rappelé que 10 points du Produit Intérieur Brut (PIB) sont partis directement dans la poche des actionnaires depuis la fin des années 1980. En vingt ans, la part des salaires dans le produit intérieur brut français a baissé de 9,3 %, ce qui correspond à plus de 100 milliards d’euros en partie transférés vers le capital.

Un débat extrêmement stimulant, riche et intense !

Ce débat confirme à nouveau que la démarche du Front de Gauche reste aujourd’hui la seule à permettre d’envisager la sortie du modèle libéral, ce système qui nous asphyxie et nous fait irrémédiablement courir à la catastrophe !

On ne lâchera rien, et notre vote pour les candidats du Front de Gauche est aujourd’hui le seul vote qui porte tous nos espoirs de construction d’une société solidaire, moderne et fraternelle.